Un jeu? {L}

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J’étais dans cette école depuis un an, et je ne pouvais pas vraiment dire que je m’y plaisais. Non pas qu’on y soit mal ; les lits étaient suffisamment confortables, la nourriture comestible. On n’était pas plus maltraité qu’ailleurs, du moins pas par les professeurs ou le personnel éducatif. J’avais remarqué que certains élèves étaient violents entre eux, mais personnellement je n’avais été victime d’aucune agression. En fait on ne m’approchait pas vraiment. J’étais un peu à part de la société du lycée, ce qui n’était pas pour me déplaire. Je vivais ma vie, pas malheureuse sans être heureuse pour autant.

Quelque chose me gênait. Je n’aurais su dire quoi, mais ça me gênait. L’ambiance était… bizarre. Presque tout l’était ici, à commencer par la directrice « folle » d’après certains. Et selon moi les élèves ne l’étaient pas moins. Il n’y a qu’à voir l’entrée du lycée pour comprendre ce que je veux dire. Cette grille si peu engageante… Même moi à côté j’ai l’air jovial.
Il y avait d’autres choses drôles dans ce bâtiment. Comme par exemple cette cour, un échiquier géant. Encore une fois sans que je sache vraiment pourquoi, cette pièce me mettait mal à l’aise.

Qu’y faisais-je alors ? Le vrai problème de cette école, pire que ses bizarreries, c’est que je m’y ennuyais. Il n’y avait personne avec qui parler ou rire, rien à faire. Il y avait bien la ville, mais en un an j’en ai vite fait le tour. Alors si je n’allais pas en cours, j’errais allant ici ou là, sans aucun but, juste pour faire passer le temps.
Ce jour là, mes pas m’avaient portés à la cour. Mes talons résonnaient sur le sol, c’était le seul bruit ; il n’y avait personne. Me croyant seule, et sûre de n’être aperçue par personne, je fis ce qu’aurait fait tout enfant à ma place : sauter de carré en carré. J’avais décidé de ne marcher que sur les noirs. Et me voilà comme une petite fille, traversant la cour de long en large en sautillant, sans marcher sur le blanc au risque de perdre la partie. Je crois même que je souriais. C’était devenu rare.

Vous avez dit gamine ? Peut-être. Mais je n’avais rien de plus amusant à faire. Et cela valait mieux à mes yeux que de jouer aux « Clans », comme la plupart des gosses de ce bahut, car c’est ainsi que je les voyais.

Après quelques minutes, le jeu cessa : j’étais fatigué et mes chaussures au talon fragile aussi. Alors je résolu de m’asseoir. Non pas sur un banc, mais toujours sur un carré noir, au centre de l’échiquier. J’aurais gêné le passage, s’il y avait eu plus de circulation. Mais à cette heure ci il n’y avait jamais foule. Tant mieux, je n voulais voir personne.
A même le sol, les genoux ramené contre ma poitrine, je rêvassais. C’était encore mon occupation favorite. A quoi pensais-je ? Je me disais que finalement, on n’était peut-être que des pions, que des joueurs placés plus haut que nous déplaçaient à droite à gauche, au gré de leur plaisir. Et si j’étais une pièce ? Et si tous les élèves de cette école n’étaient que des pièces qu’on manipulait. Mon malaise venait peut-être de là ? Et si on nous cachait des choses ? Et si…

Je crus entendre des pas.

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Waah ! Je continuais à lire ce fameux roman sur les fées. En même temps, je pouvais élaborer des nouvelles techniques avec mon katana. Ce serait bien de pouvoir sprinter puis envoyer un coup verticalement tout en arrêtant mon coup avant de toucher le menton de mon adversaire sous peine de le transpercer jusqu'à sa cervelle. Ou même avec mon Boken. Cette arme n'était pas dangereuse dans un combat mais pouvait quand même vaincre mes adversaires en combat singulier. Encore un univers magique à explorer. A l'intérieur, je pensais à m'envoler avec des ailes d'ange. Mes ailes m'emmenaient bien haut dans un ciel bleu. Ce vol ne dura pas longtemps. La cour s'offrait à moi. Cette cour était bien étrange à mon goût. Pourquoi ? On pouvait croire un échiquier. Mais bon, je n'étais pas chez moi mais en même temps, cela ne me gênait pas. Je repris directement ma lecture. J'entendis des pas non loin de moi. Une jeune fille sautait de case en case. Des cases noires à ce que je voyais. Que faisait-elle ? Etait-ce une folle ou une gamine ? Non. Elle devait éprouver une grande solitude. A vrai dire, je ressentais également ce sentiment à mon arrivée. La solitude était vraiment bizarre. On n'était avec personne ou aimait rester seul peu à peu, à force de traîner. On ne voulait approcher personne. Cette fille s'amusait seul. Peut-être qu'elle n'avait rien d'autre à faire. Elle finit par s'arrêter. Que faisait-elle ? Elle pensait sans doute à quelque chose.

Depuis quelques minutes, je pouvais la décrire lentement de bas en haut pour savoir à quoi ressemblait cette personne étrange. C'était une jeune femme, dans les alentours de 15-16 ans. Grande et fine, on pouvait voir qu'elle était plutôt légère. Sa corpulence est plutôt bonne pour une fille. On pourrait croire qu’un mannequin se trouvait ici. Ses pas étaient bien placés. Le métier de mannequin lui irait comme un gant si elle le souhaitait. Une chevelure bien courte mais un visage de femme. Un magnifique visage que l'on ne pouvait pas voir partout. Maintenant, je devais agir. Je ne savais pas vraiment ce que je pouvais faire à ce moment. A cause de mes pas, elle savait que j'approchais vers elle. Pour se reposer, elle dut s'asseoir par terre. Mon visage demeurait neutre. Mes sentiments n'étaient jamais sortis. Mon regard se dirigeait vers elle. Cette jeune fille était assise sur un carré noir comme une petite fille. Ma main se tendit comme si je voulais l'aider à se relever. Je fis également en sorte de me mettre sur un carré blanc. Qu'allait-elle faire désormais ? Par pure politesse, mon prénom devait être dit avant elle. Maintenant, je pouvais mieux la connaître pour je puisses être son premier ami dans cet internat.

"Je me nomme Yuki. What's your name ?"

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Je crus entendre des pas, mais je préférais les ignorer. Cependant je les sentais approcher. J’espérais qu’ils passeraient devant moi sans s’arrêter, puis qu’ils s’éloigneraient et disparaîtraient comme ils étaient venus.
Ceci dit, je repris mes pensées où je les avais laissées. Où en étais-je déjà ? Ah oui : nous n’étions que les pièces d’un jeu que nous ignorions. Quelle pièce serais-je moi ? J’avais une importance moindre à Shizuka ; peut-être un vulgaire pion. Mais je vaux bien mieux que ça. J’ai le mérite nécessaire pour jouer le rôle de Dame.
Seulement voilà l’importun qui ose déranger sa majesté en pleine réflexions.

« Je me nomme Yuki. What’s your name? »

Génial. Et après. Pourquoi s‘était-il arrêté ? Il me semblait pourtant que mon expression suffisait à faire fuir, que mon visage éloquent disait clairement : Dégage, j’ai pas envie de te voir. Je devais me tromper puisqu’il y en avait encore qui s’arrêtait pour me parler.
Je ne pris pas la peine de lever la tête vers lui. Je voyais juste ses pieds, sur un carré blanc… Un bon point.

« Emi. »

Enfin je levai les yeux, mas de telle façon qu’on aurait dit que c’était pour moi une rude épreuve. Comme si regarder son interlocuteur demandait un effort incommensurable.
Ce que je vis d’abord fut une main tendue que j’ignorais royalement. Je supposais qu’on voulait m’aider à me relever et je comptais fermement rester assise, les deux fesses sur mon carré noir.
Ensuite son visage. C’était donc le prénommé Yuki. J’avais déjà dû le croiser quelque fois et sa tête ne m’était pas complètement étrangère. Analyse rapide. Il n’y avait pas grand-chose à redire, à part peut-être que je trouvais sa tenue un peu négligée et qu’il avait les cheveux bleus. Si ça existe, c’est rare, mais ça existe. Original. Enfin, tant que ça de gâche pas la figure… Bref.

Ce jeune homme n’avait pas un air particulièrement sympathique non plus, il avait même une expression bien sérieuse et un regard vide de sentiment. Pourtant le caractère ne semblait pas suivre. Pour aller jusqu’à s’intéresser à moi, il faut être une personne drôlement ouverte. Mais peut-être que je me trompais. En tout cas une chose est sûre, chez moi, la tête va avec le tempérament. Autant dire que ce n’est pas bien joyeux.

« Tu voulais quelque chose ? »

J’étais si peu engageante que j’espérais bien le décourager à poursuivre la conversation qu’il avait engagée. Le désintéressement le plus total dont je faisais preuve suffisait d’ordinaire à faire fuir n‘importe qui. Car existait-il au monde un air plus blasé que celui de mon visage, un ton plus indifférent que celui de ma voix ?
Quand j’y repense, je me dis qu’on devait me trouver bien exaspérante.

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Elle prit tout de même du temps à m'observer. Si un gars était à sa place, je l'aurais surement mit un coup dans ses bijoux de famille pour le faire lever. En faites, j'étais vraiment brutal envers ceux qui me manquaient de respect. Par contre, un homme comme moi, devrait être galant avec une jeune étudiante de cet internat. Ma main se passa dans ma tête puis à instant, mon regard se dirigea vers le ciel. Un ciel magnifique avec des oiseaux. Un calme parfait. Aucun son ou bruit. La cour était étrangement calme. Habituellement, celle-ci était bien bruyante à mon goût. Bref, c'était un bon moment pour faire sa connaissance tant que le temps me le permettait. Personnellement, je ne supportais pas les personnes qui m'ignoraient comme si je n'existais pas. En faites, je pensais qu'elle allait réagir. Avec un visage non accueillant. Son visage était désormais caché par ses cheveux. Son corps était bien par terre, comme celui d'une petite fille misérable. Un soupir s'échappa de ma bouche pour exprimer mon mécontentement. Un petit mot s'échappa de ses lèvres. Emi. Elle se nommait donc ainsi. Personne d’autre ne se nommait ainsi dans ce lycée. Quand même original pour une gamine.

Emi finit par lever les yeux pour contempler mon visage. Enfin, son premier regard. Elle ne semblait plus m'ignorer désormais. Pendant un court, j'essayais de la connaître. Je pouvais la voir de plus près cette fois-ci. Dans son regard, on pourrait croire qu'elle lançait une analyse sur mon visage. Tout le monde faisait cela à chaque fois. On voulait toujours décrire une personnalité juste avec le style vestimentaire et l'apparence. Les vêtements pouvaient bien dire comment agissait la personne mais peut-être pas l'apparence. Je pouvais me comparer à elle. Sa nouvelle phrase me posait une question. Si je voulais quelque chose ? Oui. J'étais plutôt curieux. Il fallait toujours que j'aille fourrer mon nez dans n'importe quoi. Je voulais la connaître, la découvrir. Hisoka était mon seul ami. Pas vraiment un ami. Plutôt mon Boss. Le chef de mon clan. En y repensant, cette fille ne devait pas être dans un clan. Une vulgaire civil.

"Oui. Juste mieux te connaître, petite ignorante...Tu vas rester longtemps assis ici ?"

Cette phrase était sec. Comment avais-je pu dire cela ? Un sourire se déposa sur mes lèvres. Un sourire qui n'avait aucun sens. Je voulais juste dire ça. Aucun sentiment n'échappait. Juste ce simple sourire qui pouvait embrouiller son esprit. Désormais, qu'elle serait sa réaction ? Peut-être celui d'une rage. En disant cette phrase, son comportement allait changer. Mon arrière se déposa à côté d'elle, sur un carré blanc pour me reposer un instant.

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J’étais exaspérante et je devais bien l’énerver au moins un petit peu. Ses petits soupirs me l’indiquaient.
Selon mon plan, il ne tarderait pas à tourner les talons, et à partir, mécontent et me détestant. Et je pourrais reprendre les pensées qu’il avait interrompues. J’imaginais avec un certain plaisir toutes les insultes qu’il pouvait proférer contre moi dans sa tête. Je crois que ça m’amusait.
Seulement voilà, il y avait un petit problème. Il n’avait toujours pas décollé ses pieds du sol.

« Oui »

Ce début de réponse ne me plaisait pas trop. Toujours dans mes plans, il était écrit qu’il dirait non, qu’il ne voulait rien et qu’il partirait sans demander son reste. Mais la suite était pire. Non seulement il voulait quelque chose, mais en plus c’était me connaître. Et les « petite ignorante » lancé à mon adresse, je ne sais pas si c’était censé me faire réagir, mais ça me laissait tout à fait indifférente comme beaucoup d’autres choses.
Quant à savoir si je comptais rester assise encore longtemps…

« Peut-être. Tu vois quelque chose de mieux à faire ? »

Si j’avais été plus aimable, je l’aurais sans doute invité à s’asseoir à côté. Mais je ne l’étais pas et lui n’avait pas besoin de mon invitation pour poser son derrière sur le carré blanc. De mieux en mieux. Non seulement il n’était pas partit, mais en plus il s’était installé, donc il ne comptait pas partir.
Je tournai légèrement la tête pour le voir. Tiens ? Il souriait, sans raison apparente. Où alors il était fier de sa provocation, je ne savais pas et ça ne m’intéressait pas plus que ça. En tout cas, il allait être déçu de l’effet produit sur moi, car il n’y avait aucun effet, comme je l’ai dit. Je ne sais pas s’il espérait voir un changement dans mon expression. Sans doute qu’une autre se serait emportée. Moi je n’abandonnais pas mon timbre désintéressé.

« Tu dois déjà me connaître, puisque tu sais que je suis une petite ignorante, non ? Et puisque je suis une ignorante, il n’y a aucun intérêt à me parler. »

Je n’attendais pas vraiment de réponse.
En fait, je n’avais pas bien compris en quoi j’étais ignorante. Et même si j’ignorais réellement quelque chose, je ne m’en portais pas plus mal, alors.

Il y avait autre chose que je ne comprenais pas : pourquoi vouloir me connaître ? Personnellement, si je me trouvais en face de quelqu’un comme moi, je n’aurais pas envie de le connaître. Quelque chose m’échappait. Ce devait être une notion qui m’était complètement étrangère. Je n’étais pas le genre de fille qui s’intéresse à autrui et qui va vers les inconnus.
Lorsqu’une question me reste sans réponse, je la pose.

« Et ça t’apporterait quoi de me connaître ? Je te préviens, tu vas être déçu. »

Bah oui, je préférais le prévenir. Je ne sais pas s’il espérait découvrir en moi une jeune fille formidable, mais je ne l’étais pas. Qu’il ne s’attende à aucune surprise. Je n’avais pas un caractère plaisant et rien à lui raconter. En bref, j’étais de mauvaise compagnie et je l’assumais pleinement.

Invité

Son attitude ne changeait pas. Elle restait la même fille qui ignorait le monde qui l'entourait. Ce silence allait encore durer longtemps ? Un calme parfait régnait. Pour moi, c'était comme si un vide parfait m'entourait. Comme si je devais vivre avec cette fille. On pouvait croire qu'un futur psychologue était fait pour moi. La solitude l'avait emmenée dans un monde bien bas. Mes gestes lui permettaient de m'évaluer et de savoir ma propre personnalité ? Devrais-je éviter de faire ces mouvements ? Des questions trottaient dans ma cervelle. Une prison l'enfermait dans ce monde. Cette fille était bloquée dans son esprit. Elle semblait être "étroite d'esprit". Sans aucune imaginition. Finalement, je décidais de quitter cet endroit puisqu'elle ne semblait pas vouloir agir.

HRP : Désolé pour si peu de lignes mais tu ne me donnes aucune inspiration, aucune idée pour continuer la suite de rp. En même temps, à cause des vacances, je n'ai pas tout mon temps.

Admin - Kuroi

Yuki : tu n'a même pas dix lignes. Manque d'inspiration ou pas, vacances ou pas, c'est tout bonnement inadmissible !

Fait quelque chose de potable ou abstiens-toi de répondre. Ici c'est 15 lignes minimum, dixit le règlement